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Rapport de la JOURNEE EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE avec l'INALCO

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Message  D_BRUNO Dim 10 Oct 2010 - 7:24

Rapport de Jean-Claude ROBIC qui contient des indications susceptibles d'intéresser particulièrement les jumelages avec l'Europe centrale.


JOURNÉE EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE
le Mercredi 14avril 2010
École Normale Supérieure 45 rue d'Ulm-75005-Paris


Cette journée était organisée par le Département Europe centrale et orientale avec le concours du Service des relations internationales de l'INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales, dites LANGUES O')
Ouverture
Après l'accueil des participants, Monsieur Jacques LEGRAND, Président de l'INALCO, ouvre en précisant tout d'abord que cette journée est traditionnelle et rassemble un nombre important de participants.Elle a aussi une importance capitale, car elle est une occasion de partage, de confrontation des difficultés alors qu'on approche à grands pas d'une extension maximale de l'Europe. Il évoque les circonstances de la création de l'INALCO dont les cours sont donnés au sein de l'École Normale Supérieure et qui a pour vocation d'enseigner les langues de l'Asie, de l'Océanie, de l'Afrique, des populations de l'Amérique et de l'Europe Centrale et Orientale ainsi que la géographie, l'histoire, les institutions, la vie politique, économique et sociale des pays concernés. 93 langues et civilisations sont enseignées. S'ajoute à cela un enseignement professionnel au sein de filières Commerce International, Hautes Études Internationales.
La zone géographique couverte par le Département Europe Centrale et Orientale va de la mer Baltique à la mer Égée et de l'Allemagne à la mer Noire.Impacté par l'histoire récente mise plus que jamais en relief, il rassemble 17 langues très diverses dont la moitié sont slaves, trois appartenant à la famille finno-ougrienne et deux sont baltes. Les autres sont l'albanais, le grec moderne et le roumain. La plupart sont aujourd'hui des langues officielles de l'Union européenne ou sont appelées à le devenir dans un avenir proche.L'étude de ces langues offre d'intéressants débouchés notamment dans les domaines de la traduction et de l'interprétation ou en complément original à d'autres compétences.
M Legrand insiste sur les conditions de travail qui se déroule obligatoirement dans la détente. Tout le monde doit être à l'aise et libre de participer au débat. Il cite, à ce sujet, une phrase de Turgot: « Pour qu'une chaîne fonctionne bien, la corde ne doit pas être trop tendue ». Il faut savoir perdre du temps. Le plus important est généralement ce qui se passe entre les communications. Cela ne se répète pas par écrit, mais c'est irremplaçable.
Il fait ensuite le point de la réalisation des projets;ceux-ci ont une double dimension:

  • une possible: l'inauguration de nouveaux locaux dont le chantier ayant trois semaines d'avance s'achèvera fin décembre 2010 début 2011. La bibliothèque aura 72 places de lecture. Ce qui fera un total de 900 places au lieu de 150 aujourd'hui. Elles seront dotées chacune d'une prise réseau pour accéder à l'interner et faciliter les recherches. Ce qui donne de l'altitude et de l'ampleur à l'établissement.
  • une nécessaire: il y a actuellement beaucoup plus de questions que de propositions. Il faudrait rapidement obtenir l'inverse. L'INALCO devrait devenir un autre établissement totalement rénové. Car il a un potentiel tourné vers l'Europe et donc vers le monde. Il faut donc mettre en place des mesures pour entrer dans la mondialisation, s'inscrire dans la culture humaine de la planète. Il faut aller de l'avant plutôt que de rester à la traîne et s'affranchir des stéréotypes propres à faciliter le départ de nouveaux incendies.

Les diplômes.
Exposé de Madame FROSA-PEJOLSKA BOUCHEREAU(macédonien)s'occupant de l'Europe Centrale:
La licence et les diplômes nationaux affectant cette région touchent 18 langues plus le serbe et le croate. Les unités de valeur offertes sont:

  • LLCE: langues, littérature, civilisations étrangères,
  • LLCA: langues, littérature, civilisations aréales ,
  • LMFA: langues du monde et forces appliquées déclinées en commerce et relations internationales.

Les langues aréales concernent l'Afrique, l'Asie du Sud et l'Eurasie. Toutes les langues sont pourvues d'une licence. Il y a donc une compétence orale et une linguistique à acquérir conduisant à la traduction et à la connaissance de l'histoire et de la culture des pays concernés.
Trois années sont prévues pour l'obtention de la licence:

  • la 1ère donne un enseignement fondamental,
  • la 2ème introduit à la linguistique générale et aux civilisations,
  • la 3ème enseigne la littérature, la méthodologie de l'histoire géopolitique de l'Europe et la traducologie.

Ce cycle d'enseignement est divisé en fondamentaux,approfondissements, transversaux et ouvertures.
Il y a aussi des diplômes d'établissement donnant des certificats de 1ère, 2ème année, diplômes pratiques en 3ème année et diplôme avancé en fin.
Exposé de Madame Marie VRINAT-NIKOLOV(bulgare).
Le Master; dans ce cycle, 16 langues sont enseignées.Ce diplôme national a une finalité différente. Il est une porte d'entrée pour le doctorat et comporte une architecture plus adéquate en permettant de croiser le mieux possible avec l'aréal. Il enseigne aussi l'histoire et la culture.C'est une sur-licence. Il remplace le « dulco » ancien diplôme d'établissement quand il n'y avait pas de licence. Par contre, une langue maternelle sans diplôme est secondaire.
Pourquoi? Le choix de la recherche mène au doctorat, celui de la spécialité conduit à une orientation professionnelle, généralement de traduction, qui s'obtient en deux ans au minimum. L'étudiant va à son rythme par unités capitalisables. Il y a quatre mentions et neuf spécialités.

  • Mentions: histoire, sociétés et territoires du monde, littérature et oralités du monde, sciences du langage et langues appliquées, métiers de l'international,
  • Spécialités: Europe, Eurasie, oraux et oralités, linguistique et diversité dans la didactique, traduction, rédaction et médiation, ingéniérie, commerce et relations internationales.

Il y a trois perspectives: l'histoire et ses enjeux,l'histoire culturelle et l'histoire linguistique. Les perspectives sont propres à chaque langue. Dans ce cycle, 16 langues sont enseignées. Ce nombre n'est pas figé. Mais il est actuellement limité en raison d'un manque de professeurs dans certaines langues.
Les langues. Table ronde animée par Madame Sophie VASSILAKI (grec moderne).
17 sont enseignées. Elles représentent les langues officielles de l'Union européenne. La sélection est basée sur la représentativité. Le nombre d'exigences s'accroit. L'enseignement des langues devient un marché, sachant que l'anglais domine le secteur.
Me Vassilaki défend la pluralité, car les langues ne sont pas de simples compléments. Une langue n'est pas un simple outil car elle a une particularité culturelle. Les langues de l'Europe restent en constante corrélation. Chaque langue se situe dans un large espace de civilisation.
Exposé de M Georgios GALANES (grec moderne)
Celui-ci concerne l'orthographe moderne. M Galanes nous décrit les périodes traversées par sa langue:

  • grec ancien: de 1500 à 300 av JC,
  • grec hellénique: de 300 av JC à 600 après JC,
  • grec nouveau: de 600 à 1500,
  • grec moderne: de 1500 à aujourd'hui.

L'orthographe est identique depuis le 5ème siècle av JC. L'alphabet datant du 8ème av JC est issu du phénicien. Il nous relate ensuite l'histoire de l'alphabet et de la phonétique avec l'évolution de l'accentuation et de la prononciation, en soulignant l'écart entre le parler et l'écrit. Le grec est issu du grecattique. Il a aujourd'hui plusieurs graphies pour certaines lettres. Exemple 6pour le iota et 2 pour l'oméga. Les consonnes sont toujours très utiles.« L'upsilon » est devenu le « y », « éta » le« é », « ei » le « i », « oi » le« oe » ou « e ». Il y a un aspect culturel dans le grec quiest est accepté par la langue française.Le grec moderne, avec son alphabet de 24 lettres est également parlé à Chypre et à des niveaux très variables par la diaspora. Il n'acquiert d'unité linguistique, donc dans un état de stabilisation relative, qu'à partir de la réforme de 1975 qui met fin à une longue période de diglosie (dichotomie entredeux états de langue plus ou moins étanches, grec puriste vs grec courant et littéraire, dit démotique). Celui-ci est maintenant codifié par la grammaire de Manolis Triandaphyllidis.
Exposé de M Alexandru MARDALE (roumain).
La Roumanie avec la Moldavie comporte 29 millions d'habitants la langue d'origine latine a été enrichie à partir du 9ème siècle par les éléments lexicaux slaves, hongrois, turcs et grecs. La véritable langue littéraire date de la 2ème moitié du 17ème siècle et a reçu ensuite, au 19ème,un apport massif de vocables français (30% du lexique total) qui a contribué à son perfectionnement et favorisé l'éclosion d'une littérature ayant assimilé toutes les phases de la modernité. Dans cette langue, il y a des déclinaisons riches. Le « COD » n'est pas marqué immédiatement par le verbe. En outre, une proposition devant le verbe permet de spécifier le COD. Il y a un ordre relativement libre du COD comme en espagnol, mais pas en français ou en italien. Il y a également une unité de l'article défini après les propositions,comme en albanais, un statut suffixal de l'article indéfini après le complément(système enclitique).
Exposé de M Gueorgui ARMIANOV (bulgare).
Le bulgare, langue officielle de la Bulgarie (environ neuf millions de locuteurs) est une langue slave, mais à part. Elle date de 893,sous le règne de Siméon Ier avec le Concile de Preslav. Elle a été également parlée en Russie, en Ukraine.....L'alphabet était au début glagolitique, puis comme dans toutes les langues slaves des pays orthodoxes, cyrillique. Le bulgare a évolué au cours des temps (vieux bulgare du 9ème au 12ème, moyen bulgare du 12ème au 17èms et bulgare moderne ensuite. Langue très compliquée,elle a du être simplifiée et comporte depuis la 2ème guerre mondiale 30lettres. Elle a également comme en français perdu ses déclinaisons, les fonctions au sein de la phrase n'étant plus exprimées par des cas mais par l'ordre des mots et des propositions. Il est aussi la seule langue slave qui possède un article défini accolé à la fin des mots. Il a été enrichi de mots purement slaves et d'emprunt au turc, grecs et latins (comme en français) du français, de l'allemand et depuis peu de l'anglais. Il se distingue aussi des autres langues slaves au niveau morphologique avec une richesse du système verbal. Ainsi, l'infinitif a pratiquement disparu. Il y a 9 temps verbaux dont l'aoriste, le futur conditionnel, passé et antérieur. Le futur a une forme igée. Le système des participes est très riche avec deux présents et deux passés. Il est enrichi par un mode appelé médiatif qui va jusqu'au doute.
Exposé de M POGNAN(tchèque).
Langues slaves de l'ouest: de la diachromie à la didactique. Ces langues concernent la basse Souabe, la Pologne et la RépubliqueTchèque. Elles ont une flexion externe, avec six cas: (nominatif, accusatif,génitif, locatif, instrumental et datif),trois genres et trois sous-genres masculins, un masculin animé, un masculin inanimé, un féminin et un neutre qui s'écrit en alphabet latin avec des signes diacritiques.. Les origines remontent au 6ème siècle quand les tribus slaves s'installent sur le territoire entre lesCarpates, le Danube et la rivière Morava. Elles sont codifiées au 19ème.les langues slaves de l'est sont le russe.
Exposé de Madame Diana JAWORSKA-LEMAY(slovène).
Pourquoi les slaves ont besoin d'un mammouth?
Cette langue a des diminutifs utilisés uniquement pour désigner des petits objets. La dernière consonne du radical peut êtrepalatalisée. Elle a plusieurs suffixes pour le même substantif. Il y a quelquefois 3 diminutifs pour le même mot. La plupart des substantifs ont 2diminutifs. Exemples avec le mot NOHA (pied). Le slovène utilise l'alphabet latin (25 lettres dont 3 avec signes diacritiques). Ce sont les auteurs protestants qui au 16ème jetèrent les véritables bases de la langue écrite et le poète France Préseren ses lettres de noblesse au début du 19ème.
Exposé de Madame Outi DUVALLON(finnois)
Cette langue concerne le finnois et le suédois. Le finnois est la seconde langue finno-ougrienne après le hongrois. Elle a un alphabet latin. Elle devenue langue écrite avec la Réforme au 16ème lors de la parution en 1543 par Mikaël Agricola, évêque de Turku, de divers ouvrages religieux et notamment la traduction du Nouveau Testament en 1548. Elle a été souvent enc oncurrence avec le suédois, concurrence qui dura malgré le rescrit du tsar Alexandre II en 1863 qui lui donna le statutd e langue officielle à égalité avec le suédois. Le finnois n'obtint sa suprématie qu'avec l'indépendance.
Il y a 15 cas de déclinaison avec un suffixe casuel ajouté au radical: nominatif, génitif, inessif, adessif, illiatif,translatif,partitif, comitatif, abessif,instructif.Les cas sont généralement thématiques. La phrase a une structure: sujet, verbe complément. Le complément de lieu a un suffixe indiquant la provenance.Quelquefois, l'inverse est utilisé; par exemple on peut dire: j'ai un chat ou à moi est un chat.
Exposé de Madame Hélène de PENANROS (lituanien):
Cette langue, formant avec le letton la branche balte de l'arbre indo-européen, est archaïque et représente, comme langue vivante, la plus proche de ce qu'a dû être l'Indo-européen. Elle est complexe surtout au niveau de l'accentuation avec un système phonologique et morphologique comprenant 7 cas principaux. Certaines des 32 lettres de l'alphabet sont en effet munies d'un signe diacritique. Il y a trois accents: le grave pour les voyelles brèves, l'aigu et le tilde pour les voyelles longues. Mais l'accentuation est aléatoire et jamais abordée dans les manuels de lituanien.Elle est également variable. Il en est ainsi pour les déclinaisons où l'accent peut être mis soit au début, soit à la fin. Il y a quatre schémas accentuels mais seulement sur le début et la fin. Il y a également des tendances d'accentuation suivant les cas comme le nominatif, génitif, etc.
Les lituaniens tiennent à se protéger de l'influence des autres langues comme l'anglais. C'est ainsi qu'ils ont débaptisé l'appellation« aéroportas » de leur aéroport pour lui donner un nom à consonance purement lituanienne.

Les littératures: table ronde animée par M MarekTOMASZEWSKI (polonais)
Le choix est limité et arbitraire. Le sujet ne pourra de ce fait être traité exhaustivement et sera concentré sur des phénomènes littéraires particuliers avec une recherche sur les similitudes entre cultures en fonction des contextes politiques et notamment de l'indépendance des écrivains. On constate un brassage des cultures et une pluriculturalité ainsi qu'une adaptation des cultures entre elles. Parmi les questions qui se posent:quelles sont les passerelles entre les langues, les cultures? De la mer Baltique à la mer Égée et à la mer Noire, c'est une vaste étendue géographique comme culturelle au sein de laquelle les évènements ne se produisent pas au même moment.
Exposé de monsieur Antoine CHALVIN(estonien): il nous cite un auteur jeune (dont je n'ai pas retenu le nom) qui a une dimensionoriginale et qui remet en question les mythes qui ont contribué au sentiment national. L'Estonie est le pays le plus au nord des pays baltes. Pendant les12ème et 13ème siècles, il était sous la domination étrangère des allemands et des danois; Jusqu'en 1918, date de son indépendance, ce n'était pas un état nation. Il était constitué d'une majorité de paysans soumis à des seigneurs.
La littérature laïque prend vraiment naissance au milieu du19ème siècle. Ce sera le ferment de la conscience nationale avec le retour des mythes: le héros national inspire des légendes. L'auteur ( Friedrich ReinholdKreutzwald « 1803-1882) transforme le héros (type Gargantua) en défenseur de l'indépendance contre l'envahisseur. Il a donné courage aux intellectuels estoniens. Il a donné aussi une raison de rester fidèle à la langue estonienne.Celle-ci est surtout parlée par le bas peuple. Les auteurs, artistes e tintellectuels parlent plutôt l'allemand. La critique sociale sévit pendant des siècles contre l'envahisseur allemand. Un livre est paru à ce sujet « Le gardien de la grange » dans lequel l'auteur, à partir d'objets anciens,inverse le mythe. Ainsi, les opprimés finissent par dominer les oppresseurs. On assiste là à une destruction des mythes nationaux. L'ouvrage « L'homme qui parlait aux serpents » est aussi une attaque contre les mythes. Les anciens estoniens étaient précédés de gens d'origine plus lointaine et encore plus mythique. Ces derniers vivaient en forêt et parlaient aux animaux. C'est un livre farfelu et plein de magie. Il parle des rapports particuliers avec lanature. Il a permis de décomplexer les estoniens avec les mythes. C'est une réappropriation de la mémoire.
Exposé de Madame Joëlle DALEGRE (grec moderne): elle sent une imbrication avec une opposition du nord. Il y a un contexte spécifique. Les gens du nord sont issus d'un monde communiste depuis la manifestation de 1944. Que sont-ils aujourd'hui? On trouve des textes de littérature traditionnelle et notamment de propagande. Ils ont été longtemps chantés à la campagne et enseignés à l'école primaire. Ils contiennent une idéologie dominante basée sur la liberté et la mort auxquelles s'ajoutent la justice, le travail....et cela jusqu'à 1974. Vint alors une période d'interdiction et de silence. Les chants de 1945 devinrent interdits, mais ils ne tombaient pas dans l'oubli. Ces textes développaient aussi des objets sentimentaux bien vivants. Vers novembre 1973, des étudiants retranchés dans l'école polytechnique ont repris ces chants de la résistance associés à ceux de Théodorakis. Ce renouveau donna un nouvel amalgame aboutissant à cette apothéose constituée par la chute des colonels.
1982 voit le retour des exilés correspondant à l'échec du communisme en Europe. Les chants initiaux sont réhabilités. Ils sont aujourd'hui totalement oubliés et remplacés par des chants folkloriques et d'autres très vivants. En 2008, des chants et slogans ont été repris par des étudiants, preuve qu'ils ne sont pas oubliés par la 3ème génération.
Exposé de Monsieur Alexandre PRSTOJEVIC (bosniaque croate, serbe): il parle d'un auteur très présent en France et édité chez Gallimard dont il lit un texte pris dans »Extrait de naissance ». Il parle de son père envoyé à Auschwitz. Kis est un es rares écrivains de valeur.Son père était réfugié au sud de la Hongrie.. Il est le serviteur de la littérature des langues de l'est hongroise et serbo-croate. Il traduit le russe et parle français. Le sujet de ses œuvres touche principalement aux camps, à la Schoah. Elles sont d'une complexité romanesque exceptionnelle. Il a écrit en1970 un livre sur le stalinisme. Il a eu de nombreuses discussions avec des amis qui contestaient les goulags et a donc écrit pour rétablir la vérité:livres parus vers 1976 et succédant à « L'archipel du goulag » de1973. Ses livres sont ancrés profondément dans les débats européens . C'est un écrivain européen dans le sens fort du terme.
Exposé de monsieur Andras KANYADI(hongrois): la Hongrie existe depuis l'an 1000 jusqu'à la grande guerre. Elle a connu un épanouissement littéraire important depuis le 13ème siècle avec l'avènement du protestantisme. Après la guerre de 14/18, la Hongrie perd les deux tiers de son territoire.
Il mentionne un auteur traduit chez Laffont qui a grandi dans la dictature de Ceaucescu: Alain Bodor et son ouvrage « La vallée de la sinistra » qui décrit un ecolonie pénitentielle où les chasseurs (colonels) font la loi.
Il cite un 2ème auteur qui traduit le mythe national et rappelle le manuscrit trouvé à Saragosse et la disparition des hongrois et deleurs richesses. Seule résiste la Hongrie avec sa langue et ses coutumes.
Il évoque enfin un 3ème auteur qui déconstruit le mythe intra-national en se référant au mythe biblique « Le juif errant ».C'est un regard d'ensemble sur l'identité hongroise.
Exposé de Monsieur Ardian MARASHI (albanais): il décrit l'accent, le jugement particulier de l'albanais sur la chute du mur de Berlin. En effet, pour eux, ce n'est pas la fin du communisme mais la fin de l'isolement albanais. Cette envie et cette satisfaction de retrouver la liberté, ce questionnement de soi-même ont attiré de nombreux auteurs. Les albanais, pendant le 19ème, ont tenté de se démarquer de l'idée des autres à leur égard. On les appelait les »Albes ». Il y a donc actuellement une reconstruction identitaire. C'est l'adieu à la Grèce (auteur libre).Celui-ci traduit l'attachement à l'identité albanaise qui évoluera vers une identité européenne. Kadaré, ,vers 1970, pose le problème identitaire. Après1992, on retrouve rapidement une création littéraire qui est reconnue sur leplan international.

L'ordre du jour est alors modifié par l'arrivée de M Poivre d'Arvor qui ne pouvait respecter son horaire d'intervention prévu en fin d'après-midi en raison d'une réunion à la même heure à Nice. PPDA a été présenté par Madame Olga MANDZUKOVA (ukrainienne) et accueilli par une salve d'applaudissements, comme l'ambassadeur des lettres à la télévision, ancien élève de l'Inalco et romancier. La représentante de l'Inalco l'a remercié d'avoir accepté l'invitation malgré son emploi du temps extrêmement chargé. Elle a également évoqué son œuvre littéraire entamée depuis environ 50 ans avec son frère Olivier et couronnée par une présentation au Goncourt. Son deuxième a même obtenu le prix Interallié qui a réuni l'écrivain politique et romancier.

  • En réponse,PPDA s'est dit désolé d'interrompre ce colloque et a affirmé son grand bonheur de retrouver les »Langues O »,trouvant ce moment formidable. Il a rappelé sa scolarité à Sciences Po où il suivait des cours de droit tout en fréquentant les « Langues O » « école où il a senti la plus grande aspiration vers toutes sortes de libertés ». Ce parcours représentait une ouverture magnifique permettant d'apprendre la différence, de comprendre l'autre, la Pologne en deuil, la France de 1939. Il évoque ses relations avec un camarade serbo-croate lors de son apprentissage de la langue polonaise en vue de préparer l'examen des ambassades. Il parle de son premier roman écrit à 17 ans. Il se dit nul en serbo-croate mais se souvient de son voisin de cours, chauffeur de taxi, qui lui soufflait tout lors des interrogations à l'insu du professeur qui était « sourd ». Il a passé toute sa scolarité avec ce collègue et regrette de l'avoir perdu de vue. Mais il exprime sa joie quand la personne qui l'a présenté lui annonce que cette personne a été retrouvée à Prague où elle exerce une profession totalement différente de chauffeur de taxi.

Il remercie l'Inalco pour son travail qui permet une communion entre les êtres qui vivent sur une même planète: la terre. Il fai t référence à la lutte contre le crime et la dictature. Il parle enfin des livres en macédonien, en albanais et en français « les livres de mon père »qui traitent de l'identité poétique et surréaliste, de l'identité féminine, des identités qui s'enrichissent les unes les autres.

  • Les civilisations: table ronde animée par MadameCatherine DURANDIN (roumaine).
Elle cite divers enseignements sur ce sujet:

  • les arts grecs et notamment leur histoire et la géographie, l'histoire du cinéma et des spectacles grecs, du cinéma et de la musique,
  • la recherche de contacts fructueux avec d'autres départements comme le théâtre et la danse grecs,
  • l'influence du théâtre ancien sur l'art actuel,
  • la création d'une école nationale,
  • l'initiation à la création contemporaine,
  • la création d'un séminaire de la musique à ,un niveau au-delà de la Grèce, comme Chopin, Dvorjak...
  • l'organisation, l'an prochain, d'un séminaire sur le cinéma et la littérature.

Exposé de M Bruno DRWESKI (polonais): selon lui, la civilisation polonaise n'existe pas dans ses frontières actuelles. Il existe en effet une mosaïque de cultures: polonaise, allemande, turque, russe....Il n'y a pas de frontières précises entre le monde slave, ottoman (tatares plus arméniens et turcs) Ces cultures sont intrinsèquement reliées l'une à l'autre.
La littérature polonaise est née du protestantisme. Ce qui n'enlève rien au catholicisme. La réforme protestante a influencé le monde orthodoxe. La première bible a été imprimée à Prague dans la langue biélorusse.La bibliothèque de Minsk détient des manuscrits en arabe et des textes coraniques en rutène. Voltaire se réfère souvent à des frères polonais, des protestants parmi les plus rationalistes, réactualisés par Karaïm (groupe de juifs s'appuyant sur la torah).
Les guerres de religion n'ont pas touché l'Europe orientale .Il y avait alors cohabitation de langues et de religions. Il y a toutes les confessions protestantes et juives. Le roi de Pologne devenu ensuite papa disait alors: « je ne suis pas le roi des consciences de mes sujets ».Il n'y a pas, dans cet espace, de culture purement polonaise ou autre. On y trouve une culture différente avec diverses idéologies ou langues ou religions et cela jusqu'au 19ème siècle. Puis un grand changement est intervenu avec les différents partages de la Pologne mais avec conservation de la tradition polonaise. Le droit lituanien s'est longtemps maintenu en Russie.
La littérature allemande a joué incontestablement un très grand rôle. On disait même que « la culture commune des slaves était l'allemand!!! » les universités ont été calquées sur le modèle allemand.On note aussi l'influence de l'école allemande avec le volet populaire »Volk » La culture a été fécondée par l'Ost (Est).
La Russie a généré les raisons du retard économique. Tous les drames du 20ème viennent de la question posée par les russes pour eux et pour les autres. Comment rattraper maintenant les autres? Avec l'Europe, c'est certain notamment sur le plan agricole....Les unifications se sont faites à la hache de façon dramatique sur plusieurs siècles:guerres de religions,révolutions.....L'Est a voulu faire la même chose mais de façon accélérée. La civilisation de diversité de plusieurs siècles s'est effondrée en moins de 100ans.
Exposé de Monsieur Étienne BOISSERIE (Europe centrale) L'état national dans ces régions est une hérésie tant les cultures sont mixées.Où s'arrête le temps? Il est difficile de déterminer les barrières.
Les évolutions sont complexes, les articulations difficiles en raison de l'impact des relations confessionnelles, des problèmes démographiques, de la fonction et de l'influence des régions limitrophes.Comment traiter le peuplement de l'empire ottoman et son influence? On est dans une atmosphère d'appropriation identitaire. C'est « celui qui tient le stylo qui a gagné ». On écrit l'histoire à sa façon. En 1920, on écrit l'histoire des vaincus et des vainqueurs et chacun à sa façon. On est toujours dans la déconstruction. Des universitaires réfléchissent actuellement à ces questions pour établir une certaine cohérence.

Les partenaires: Table ronde animée par Monsieur Thomas SZENDE (hongrois): les messages de toutes les formations s'appuient su rune forte interaction internationale centralisée autour de Ljubljana capitale de la Slovénie, état à la fois slave et méditerranéen et de petite surface (20260
km2). Il est contigu au nord à l'Autriche et à la Hongrie et à l'ouest à l'Italie avec une petite ouverture sur l'Adriatique. Il n'est peuplé que de 2.000.000 d'habitants et comporte un paysage très diversifié. On peut skier le matin dans les Alpes et se baigner l'après-midi. Il a acquis son indépendance en 1991 et s'est alors rapproché de l'Europe. Il avait des atouts sérieux pour rejoindre l'UE,notamment sa richesse culturelle avec 4 universités et 20.000 étudiants travaillant au sein d'un important département de traduction. Une université créée en 1992 sur le littoral est concentrée sur la littérature et les sciences humaines. Le dernier centre de recherche fondé en 1989 comporte principalement des cursus orientés sur l'avenir.
A Ljubljana, la capitale, existent depuis 1919, au milieu de la ville, de très nombreuses facultés enseignant 26 discipline dont l'art. Au départ, un centre a été fondé par des jésuites au 18ème, et modifié sous l'influence napoléonienne. Les autrichiens ont ensuite procédé à une dissolution. La renaissance est intervenue en 1919 après la chute de l'empire.Cet ensemble universitaire occupe la 202ème place dans le monde et la 63ème en Europe. Il y a notamment un département des langues slaves.
Ljubljana est à 1 heure 30 de Paris. Elle a la possibilité d'accueillir de nombreux étudiants souhaitant connaître le slovène. Ladépartement français est important avec ses 200 étudiants. L'anglais est obligatoire. Les départements italien et allemand ont été ouverts en 97/98quand il a fallu fournir des traducteurs pour intégrer l'UE. L'an prochain, l'Inalco mettra en place un master conjoint avec Ljubljana.
Selon Madame Raffaella LONGONI (Italie) de la Direction générale de la Traduction, Commission européenne, la devise est: « nous ne coalisons pas des états, nous réunissons des hommes » et de nombreux postes sont à pourvoir à Bruxelles.
Selon Monsieur WALLON de la même Direction, la question du recrutement à la Commission européenne est fondamentale. 20 à 23 langues sont pratiquées. Le gaélique vient d'être accepté. 10% de plus seront à ajouter dans l'avenir. Un millier de recrutements ont été effectués entre 2004 et 2006. Un renforcement est nécessaire, mais il y a un phénomène d'écroulement démographique pour des traducteurs: 200en 10 ans pour la seule cabine française. C'est considérable mais lié à la dureté de la tâche. Mais comment adapter les structures universitaires aux besoins de la Commission européenne? Il y a un rapport entre la formation et les besoins. Actuellement, 1756 traducteurs travaillent à la Commission européenne. Mais une bonne partie s'en va à la retraite prochainement. C'est donc un problème important pour le français, l'allemand et l'anglais qui sont des langues procédurales et pivots et qui continueront à avoir toute leur place. L'espagnol a dominé l'allemand depuis un certain temps, ce que l'on peut regretter. Les écoles doivent se préparer, dans la mesure où l'on va vers un élargissement avec les pays Balkans. Il y aura donc des besoins nouveaux.Prochainement, se tiendront des assises sur la traduction avec le Ministère des Affaires étrangères ainsi qu'un audit sur les besoins et les moyens pour y répondre.
Exposé de Madame LONGONI. Il y a une possibilité de coopération pour mettre en place des séjours de formation. Dans cette organisation six étudiants( bac +3) d'Inalco sont accueillis actuellement et mis en situation réelle.
23 langues sont à traiter sur le même plan. 56 classes de formation sont en place. La préférence est donnée aux universités, car elles envoient les meilleurs pour des stages de 5 mois. 1160 candidatures ont été déposées mais pour seulement 50 bourses.
Les concours sont des filtres sérieux et très « interinstitutions ». Accessibles jusqu'à 30 ans, ils sont organisés par EPSO chaque année en fonction des besoins. Cinq ont eu lieu cette année pour le français, l'anglais, l'allemand, le slovène et le danois. Il est impératif d'être de la nationalité d'un des états membres. Il n'y a pas de limite d'âge en cas de position militaire régulière. Une expérience professorale n'est pas forcément exigée. Est par contre souhaitée une maîtrise parfaite de plusieurs langues dont deux langues sources avec une troisième très appréciée. Le recrutement doit passer de 100 à 120, nombre non limité.
Le concours se déroule sur un raisonnement verbal et numérique sur une 1ère et une 2ème langue source avec des tests éliminatoires.Les 360 meilleurs sont invités à se présenter dans un centre d'évaluation. Tout se passe à Bruxelles et le voyage est payé. On demande deux traductions et une 3ème en cas de départage.
Maintenant, une question: quelle est la future langue de l'Europe?

Jean-Claude ROBIC
D_BRUNO
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